Quelle farine choisir pour faire du pain maison ?

Quelle farine choisir pour faire du pain maison ?

Je me souviens encore de mes premiers essais de pain maison et de quelle farine choisir pour le réaliser ? J’avais choisi une farine T55 presque au hasard, convaincu que toutes les farines se valaient.

Mais lorsque j’ai voulu tester une recette plus complète, je me suis retrouvé devant un rayon de supermarché débordant d’options : T45, T65, T80… J’ai réalisé que ces fameux “T” n’étaient pas juste des numéros inscrits pour faire joli. En réalité, chaque type de farine donne une texture et un goût bien distincts à nos pains.

Pour bien choisir, il faut comprendre ce que signifient ces appellations et, surtout, l’impact que cela aura sur le résultat final. Cette fois-ci, je vous partage mon expérience et quelques conseils pour trouver la farine qui vous correspond le mieux.

Les différentes typologies de farines

Lorsqu’on parle de farines en France, on utilise ces fameuses “T” suivies d’un chiffre. Plus le chiffre est élevé, plus la farine est riche en minéraux (ce qui inclut aussi le son et le germe du blé). C’est ce qui donne des farines plus ou moins complètes.

  • La T45 est généralement qualifiée de farine “blanche” et très fine. On la conseille souvent pour la pâtisserie ou la viennoiserie.
  • La T55 reste la plus répandue pour le pain courant, notamment la baguette traditionnelle.
  • La T65 ou T80 conviennent déjà à des pains “de campagne” plus typés.
  • Au-dessus, on trouve des farines T110, T150 (intégrale), qui sont plus foncées et contiennent davantage de fibres.

Quand j’ai commencé à tester ces différentes farines, j’ai tout de suite remarqué que la T55 donne un résultat très léger, idéal pour un pain blanc à la mie aérée. Avec la T80, j’ai obtenu une croûte plus épaisse, une mie plus dense, et une saveur plus rustique. Quant à la T110 ou T150, j’ai découvert des arômes très marqués, presque de noisette, mais il fallait aussi ajuster l’hydratation de la pâte.

Impact sur la texture du pain

C’est la teneur en son et en germe de blé qui va jouer sur la texture finale de votre pain. Une farine pain maison dite “blanche”, comme la T45 ou la T55, produit un pain plus léger et gonflé. On obtient plus facilement une mie aérée, des alvéoles bien dessinées, et la pâte se travaille souvent avec moins d’effort.

À l’opposé, les farines semi-complètes ou complètes (T80, T110, T150) offrent une mie plus dense. J’ai remarqué qu’il faut souvent pétrir plus longtemps pour bien développer le gluten. Et lorsque je façonne un pain complet, je prends soin d’augmenter légèrement la quantité d’eau, car les farines riches en son absorbent davantage de liquide. Sinon, le pain risque d’être trop sec et moins agréable à mâcher.

On me demande parfois s’il est possible de mélanger plusieurs types de farines. Absolument ! Au contraire, cela permet de jouer sur la texture et d’obtenir un équilibre intéressant. Par exemple, j’aime marier la T55 avec 20 % de T110. La pâte reste assez facile à travailler, et on gagne tout de même en saveur et en fibres.

Influence sur le goût et l’arôme

Le goût d’un pain vient essentiellement de la fermentation et de la farine. Plus la farine est complète, plus elle contient de composés aromatiques qui enrichissent sa saveur. Un pain à la T80 ou T110 aura des notes légèrement sucrées, parfois boisées, et sa croûte aura souvent un parfum plus prononcé. On retrouve ce côté “céréales” qui rappelle un peu les pains d’antan, quand les moulins ne séparaient pas complètement le son du cœur du blé.

Lorsque j’ai introduit la farine T80 dans mes recettes, j’ai tout de suite senti une différence. Le pain dégageait une odeur plus profonde, presque maltée à la sortie du four. Certains trouvent ces farines plus goûteuses au petit déjeuner, servies avec du beurre ou de la confiture. D’autres préfèrent les pains très complets (T110 ou T150) pour accompagner une soupe ou un plat relevé, parce que leur caractère intense s’y marie bien.

Avec une farine de type T45 ou T55, le goût est plus discret, presque neutre. C’est parfait si l’on souhaite laisser la part belle à d’autres ingrédients (comme dans un sandwich riche en garniture), ou si l’on tient à conserver la légèreté d’un pain de mie.

Comment bien choisir sa farine ?

Il n’y a pas de “meilleure” farine en soi, mais celle qui convient à l’usage et à vos envies. Pour un pain du quotidien, la T55 est souvent un bon compromis : elle lève bien, donne une belle mie alvéolée, et reste accessible.

Si vous voulez mettre l’accent sur la saveur et la nutrition, je vous conseille de tester une farine T65 ou T80 : on garde une bonne légèreté tout en profitant d’une palette aromatique plus riche.

Pour les amateurs de pain bien rustique, oser la T110 ou la T150 est un vrai plaisir : c’est plus dense, plus nourrissant, mais on découvre aussi des saveurs puissantes, idéales pour les amoureux de céréales.

En revanche, si vous débutez, prenez le temps de vous familiariser avec l’hydratation et le pétrissage : ces farines réclament parfois un petit ajustement pour éviter d’obtenir un pain trop sec ou trop compact.

Je recommande aussi de ne pas négliger la qualité de la farine. Les farines artisanales ou issues de moulins locaux peuvent apporter un goût très authentique et, souvent, une meilleure traçabilité.

J’ai eu de belles surprises en passant par un petit meunier de région, qui m’a expliqué l’origine de ses grains et sa méthode de mouture à la meule de pierre. Le résultat en bouche était incomparable par rapport à une farine industrielle de base.

Quand on veut encore plus de saveur, on peut opter pour des farines spéciales (épeautre, seigle, sarrasin), voire les mélanger avec une farine de blé plus classique. J’adore ajouter 10 % de farine de seigle dans certains pains pour leur donner un petit goût légèrement sucré et un aspect bien rustique.

Mais attention aux proportions, car ces farines non panifiables (comme le sarrasin) doivent être combinées avec une farine de blé pour que la pâte puisse lever correctement.

Pour conclure, le secret d’un bon pain maison réside dans la curiosité et la pratique. N’hésitez pas à tester différents mélanges, à observer la texture de vos pâtes, à noter vos résultats et vos préférences.

C’est en variant que l’on découvre les innombrables nuances du pain fait maison. Et plus on apprend à maîtriser la farine, plus on prend plaisir à jouer avec les temps de fermentation, les types de levain ou même les ajouts de graines et de céréales.

La prochaine fois que vous ferez vos courses, prenez un moment pour parcourir le rayon farines et lire les étiquettes. Choisissez celle qui vous inspire, et lancez-vous. C’est ainsi qu’on progresse et qu’on se rapproche, à chaque fournée, du pain maison parfait pour nos papilles.