Tête de nègre : la célèbre pâtisserie contrainte de changer de nom

Pendant longtemps, la "tête de nègre" était une pâtisserie emblématique en France. Connue pour son cœur moelleux et son enrobage chocolaté, ce gâteau évoquait les plaisirs simples des fêtes foraines et des boulangeries de quartier.

Mais aujourd'hui, son nom ne passe plus. Jugé offensant, il a cédé la place à des appellations plus neutres et respectueuses : "tête choco", "boule choco", "sphère cacaotée" ou encore "dôme chocolat". Retour sur une gourmandise au cœur d'un changement de société.

Une origine controversée

Pourquoi appelle-t-on cette pâtisserie la tête de nègre ?

Le nom "tête de nègre" remonterait au début du XXe siècle. Il désignait une douceur faite de meringue ou de guimauve, généreusement enrobée de chocolat noir. L’expression renvoyait alors à l’aspect extérieur du dessert : une boule sombre et brillante, sans aucune intention explicitement raciste à l’époque. Mais ce nom, même s’il était passé dans le langage courant, repose sur une représentation stéréotypée jugée aujourd’hui offensante.

Avec l’évolution des mentalités et une prise de conscience sociétale sur les questions de racisme et de respect de l’autre, le maintien de cette appellation est devenu de moins en moins acceptable... Plusieurs boulangers, pâtissiers et marques ont donc décidé de rebaptiser cette douceur.

Des noms plus inclusifs

Parmi les nouvelles dénominations adoptées, on retrouve :

• Tête choco : simple et régressif, ce nom rappelle les souvenirs d'enfance sans connotation.

• Boule choco : une description visuelle et gourmande.

• Sphère cacaotée : un choix plus poétique et original.

• Dôme chocolat : souvent utilisé pour les versions plus gastronomiques.

Certaines enseignes comme L’Atelier de Laurent ont choisi d’aller encore plus loin avec des créations comme La Véritable Tête au Chocolat ®, un hommage artisanal à la recette d’antan, débarrassé de toute connotation désormais jugée inappropriée.

Un débat entre tradition et respect

Le changement de nom n’a pas fait l’unanimité. Certains défendent l’idée que la pâtisserie fait partie du patrimoine culturel français et qu’il ne faut pas réécrire l’histoire. D'autres rappellent que les mots ont un poids, et que continuer à utiliser une expression jugée offensante revient à banaliser une forme de racisme.

Finalement, la plupart des artisans ont compris qu’il était possible de garder l’essence de la recette tout en adaptant le langage aux valeurs actuelles. Quel que soit le nom choisi, l’essentiel reste de régaler les papilles !

Une recette intemporelle

La fameuse "tête choco" reste une pure gourmandise. Voici une version maison pour régaler petits et grands : une recette simple à réaliser, même si elle demande un peu de rigueur pour un résultat à la hauteur de vos souvenirs d'enfance. Rien d'insurmontable, surtout quand le chocolat est à la clé !

Ingrédients pour réaliser une tête de nègre

• 1 plaque de chocolat (noir, lait ou blanc)

• 3 blancs d’œufs

• 160 g de sucre

• 6 feuilles de gélatine

• Quelques gouttes d’huile de pépins de raisin (pour la brillance)

Les étapes de préparation

1. Faites fondre le chocolat avec l’huile. Badigeonnez des moules en silicone et placez-les au frais.

2. Réhydratez la gélatine.

3. Montez les blancs en neige avec le sucre pour obtenir une meringue italienne.

4. Incorporez la gélatine fondue et fouettez jusqu'à refroidissement.

5. Garnissez les moules de chocolat avec cette guimauve maison.

6. Laissez prendre au frais pendant 1h.

7. Recouvrez le dessus de chocolat fondu.

8. Refroidissez à nouveau avant de démouler.

Des variantes pour tous les goûts

Aujourd'hui, la tête choco se décline sous plusieurs formes :

• Chocolat au lait : douceur et fondant pour les palais les plus tendres.

• Chocolat noir : intensité et caractère.

• Chocolat blanc : légèreté sucrée et look original.

• Cœur choco en forme de cœur : une variante romantique pour les amoureux du chocolat !

Tous ces délices sont souvent sans huile de palme, sans conservateur, et préparés artisanalement avec du pur beurre de cacao.

Ce dessert est particulièrement apprécié pour son contraste entre le moelleux du gâteau (la guimauve intérieure) et la texture croustillante de son enrobage sucré au chocolat.

Renommer une pâtisserie n’est pas un geste anodin. Cela signifie prendre acte des transformations sociétales, comprendre l’impact des mots, et participer à une dynamique de respect et d’inclusion. La "tête de nègre" devient ainsi le symbole d’une évolution positive : celle d’une tradition culinaire capable de se réinventer sans renier son passé. Au final, peu importe le nom, pourvu que le plaisir reste intact !